Erémitique ou cénobitique, les Camaldules constituent un ordre à part dans la tradition des ordres religieux relevant de la règles bénédictine.
Dans le cadre de la famille bénédictine, Saint ROMUALD crée des ermitages dans la tradition bénédictine. Il n’a néanmoins pas fondé l’ordre. Sa fondation de Saint Sauveur de Camaldoli au nord d’Arrezzo, vers 1023 – 1027, devait cependant donner son nom à l’ordre.
En 1072, alors que Romuald est mort en 1027, une bulle du pape Alexandre II confirme les biens et privilèges de l’ermitage, qui est directement rattaché au Saint Siège. Transformé en monastère par son prieur Rodolphe, Camaldoli Maggiore, et ce ne sera qu’en 1113, que le prieur de CAMALDOLI est reconnu comme un ordre séparé de l’ordre bénédictin par le pape Pascal II.
Les premières coutumes (1074-1089) comprennent deux parties régissant à la fois CAMALDOLI et FONTEBUONO (le château, situé en contrebas de l’ermitage, servait, à l’origine, d’hospice pour les moines et les visiteurs). On retrouve les mêmes principes dans bon nombre d’ordres érémitiques.
Un ordre érémitique à part
Constituant un adoucissement de la vie des premiers solitaires, ces coutumes régissaient donc la vie des ermites solitaires mais aussi des regroupements. Formés à la vie régulière au monastère, les moines pouvaient alors se retirer dans des cellules cabanes, sans plan précis. Différents donc des chartreuses, car les « cellules » ne sont pas construites sur le même modèle, et ne sont pas entourées d’une clôture. Ils portent la barbe et sont habillés de blanc. Ils ne sortent que pour se rendre au réfectoire, à l’office ou pour les travaux manuels. Les jeunes sont nombreux et sévères, et la prière et la lectio Divina restent l’activité principale.
Des ermites rattachés à la famille bénédictine et donc tournés vers le cénobistisme
Ces coutumes seront complétées par des constitutions au XIIème siècle. Malgré les difficultés liées à sa double nature, érémitique et cénobitique, l’ordre atteint son apogée au XII et XIIIème siècle. La crise du XIVème , due à la commende, sera suivie par un renouveau au XVème. Les monastères sont regroupés en petites congrégations, plus faciles à diriger : celle de Saint Michel de Murano, confirmée par SIXTE IV en 1476 devient une congrégation particulière, celle des ermites de Toscane est réunie à la précédente en 1513. Celle de Monte Corona, fondée en 1523, veut essentiellement assurer indépendance des ermites par rapport aux cénobites.
Au XVIIème siècle, l’ordre est florissant en Autriche et en Pologne. En France, Louis XIII approuve la congrégation des camaldules, issue de la congrégation de Monte Corona (1634), supprimée par la Commission des Réguliers (1766-1784), que le pouvoir royal avait chargé de réformer le clergé régulier.
Les convers de l’ordre camaldule sont divers, puisque certains sont prêtres et recteurs de paroisses urbaines, d’autres sont maçons et architectes, alors que d’autres peuvent mener une vie solitaire.