Quelles différences existent entre une église, une collégiale ou une abbaye ? Des distinctions parfois subtiles mais toujours fondées.
La collégiale est une église desservie par un collège ou chapitre de chanoines pour assurer une célébration régulière de la messe et de l’office. Elle se différencie d’une cathédrale, car elle n’est pas le siège d’un évêque.
La Collégiale, une église de chanoines ou une abbaye à part ?
Très diverses en taille et en puissance, certaines sont très anciennes (comme celle de Saint Martin de Tours, abbaye sécularisée en 806), même si la majorité a été créée durant la réforme de la vie canoniale, entre le XI et XIIème siècle.
Certaines sont simplement d’anciennes communautés de clercs, d’autres d’anciennes abbayes sécularisées. Cette dernière transformation s’accélère durant la période moderne, lorsque les religieux préfèrent la condition et la vie des chanoines à celles des moines, ou bien lorsque les communautés monastiques ne sont plus assez puissantes. (En 1535, Saint Martial de Limoges est sécularisée). Enfin, certaines collégiales sont des créations nouvelles, correspondant parfois à des motivations politiques, comme en Languedoc à l’époque de la papauté en Avignon.
Collégiale Notre dame des Andelys (c) Wikipedia
Sous les Carolingiens, le clergé des collégiales est invité à suivre le mode de vie fixé par la règle d’Aix la Chapelle (816), qui reprend la règle de Saint Chrodegang (imposée au clergé de la cathédrale de Metz, dès 755). Dans la quasi-totalité des cas, les chanoines célèbrent ensemble l’office canonial, mais ils ne pratiquent pas une vie commune continue : ils disposent de maisons individuelles à l’intérieur d’un enclos capitulaire, qui restent la propriété de la collégiale.
A partir du XIème siècle, la réforme canoniale selon la règle de Saint Augustin est introduite, avec la mise en commun des biens comme élément essentiel. La plupart des chapitres la refusent, et les collégiales sont donc desservies en grande majorité par des chanoines séculiers. Pourtant, dans certains cas, la règle de Saint Augustin est introduite dans les collégiales et la régularité l’emporte sur la sécularité, comme ce fut le cas pour la collégiale Saint Paul de Besançon.