Foyers de vie chrétienne, les monastères, plus souvent victimes du pouvoir féodal que l’Eglise, demeuraient plus proches de la paysannerie et des artisans, dans la mesure où ils partageaient les mêmes préoccupations.
La population (rurale) se tournait principalement vers les moines, dès lors que l’on souhaiter l’aumône ou une aide quelconque. Loin de la noblesse mais aussi de la hiérarchie épiscopale, les abbayes, plus proches du peuple, organisèrent la société, en créant les étables communales, en fixant les marchés et foires des communes, en participant au défrichement des terres et à leur mise en culture….
Néanmoins, les Grands de ce Monde féodal étaient convaincus s’ouvrir les portes du Ciel, en enrichissant les monastères (par des dons financiers, de terres, de droit fiscal,…) ou en y plaçant un enfant au service de Dieu, et ainsi, les dons et protections diverses amenèrent ces abbayes à devenir aussi riches qu’indépendantes.
Les Abbayes, courtisées par les puissants
Cette aisance (matérielle) entraîna, presque partout, un relâchement des mœurs – la Règle de Saint Benoît fut de plus en plus souvent violée - et des pratiques du monachisme, dont l’un des buts consistait désormais à …s’enrichir : le trafic des indulgences, la Querelle des Investitures ,la Commende
Cluny et les autres défenseurs de l’idéal monastique
Sous la direction de CLUNY, les moines, au cours des X et XIème siècle, tenteront de lutter contre les abus de cette féodalité, en faisant cesser, par exemple, le concubinage des religieux.
Néanmoins, la population s’éloignait, peu à peu, de ces foyers intellectuels, et l’Eglise, au XIIème siècle, pensa inverser la tendance en favorisant la multiplication des ordres mendiants, principalement à travers Saint François et Saint Dominique. L’austérité des mœurs et le mépris des richesses, affichés par ces nouveaux ordres répondaient aux reproches formulées à l’encontre de l’oisiveté des moines et à leur vie luxurieuse.
En outre, l’abandon des croisades permit à ces ordres de se consacrer aux missions humanitaires, qu’il s’agisse de la Rédemption des captifs ou du secours des déshérités.
Des sociétés vouées au relâchement
Néanmoins, ces défenseurs de la pauvreté apostolique prirent le goût du pouvoir, et on retrouva les mêmes dérives (d’un autre ordre certes, mais de même nature) que le monachisme primitif. Les différents ordres souffrirent du grand Schisme du XVème siècle, et leur perte de prestige (et donc d’influence) vit la création de nouvelles congrégations : Congrégation de Flore, des Feuillants (et Feuillantines), Congrégation du Corpus Christi…
La création, en 1540, de la Compagnie de Jésus par Ignace de Loyola marqua le commencement du nouvel essor, que devait connaître l’Eglise catholique au cours du XVIIème siècle, qui verra aussi les grandes Réformes des sociétés monastiques notamment avec la Congrégation de Saint Maur et de la Trappe,…ou encore les créations des fondations caritatives de Saint François de Sales et de Saint Vincent de Paul. La Réforme sonnera le glas de ce pouvoir monastique, contre lequel Rome veillera à brider et à contrôler l’importance, lorsqu’ils n’ont pas tout simplement disparu comme en Europe du Nord ou en Angleterre.