Benoit de Nursie remettant sa règle aux disciples (c) Wikipedia
Organisation des abbayes

L’abbé, le socle de la communauté monastique

Comme pour toute communauté, les abbayes se sont rapidement dotées d’un guide, d’un père. L’abbé apparaît être un acteur clé dans l’essor des abbayes pour commencer et du monachisme dans sa globalité.

Dérivé de l’araméen, qui signifie « père », le terme sera ensuite hellénisé (abba) et gardera cette forme en latin (abbas).

Théoriquement élu, l’abbé doit, en règle générale, appartenir à l’abbaye, ou tout du moins au même ordre, même si certains appartenaient à une congrégation différente. Le vote est précédé d’une présentation (nominatio), suivie d’une discussion (tractatio), visant à éliminer les désaccords et atteindre l’unanimité. Si théoriquement l’abbé est élu à vie, il peut démissionner ou être destitué pour, par exemple, accomplir d’autres charges.

L’élection de l’abbé, un principe souvent remis en cause

Néanmoins, dès le départ, certains abbés furent désignés par leurs prédécesseurs, puis par les princes et les rois (comme CHARLEMAGNE ou Louis Le pieux). La commende accentua cette violation de la règle, puisqu’elle attribuait une abbaye à un personnage laïc ou clerc, qui en percevait les revenus (le plus souvent sans la diriger).

Benoit de Nursie remettant sa règle aux disciples (c) Wikipedia

 Si la Commende devient la règle sous l’Ancien Régime, le système existe dès le VIème siècle. Le pape, lui – même, utilise cette bizarrerie, comme Grégoire VII, qui, en 1073, ordonne de destituer celui qui a été élu abbé de Saint LAUMER afin de redonner la charge à ISAMBARD, parti en pèlerinage à JERUSALEM. Outre ces décisions extérieures, l’ordre lui-même, ou encore « l’abbaye mère », peut interférer dans ces élections.

L’abbé, un rôle de guide spirituel et matériel

Le rôle de l’abbé est à la fois spirituel et temporel. Il porte la crosse, symbole du bâton pastoral. Il exerce enfin une juridiction. Ecclésiastique, d’abord, assimilée à celle des évêques sur leur diocèse : il entend les coulpes et impose des sanctions, et il peut exercer sa juridiction sur un territoire comprenant d’autres personnes et des églises paroissiales, lorsque l’abbaye bénéficie de l’immunité (Accordée par les souverains, ce privilège interdit toute intervention des agents royaux sur les terres de l’immuniste) et/ou de l’exemption (privilège, exemptant l’abbaye de la juridiction de l’ordinaire, c’est-à-dire de l’évêque).

En fait, le rôle et la place de l’abbé dépendent des personnalités de chacun, des ordres eux-mêmes. Certains moines étaient cruels et sadiques, et il existe des assassinats d’abbé.Il exista de nombreux abus de la part des abbés, et le système de la perpétuité (à vie) apparaissait alors comme dangereux. Les ordres réagirent, en premier lieu Citeaux, en créant les chapitres généraux, durant lesquels tous les abbés de l’ordre se réunissaient, et le chapitre pouvait tempérer ces abus.

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