L’ancienne abbaye de Pontigny est l’un des plus anciens sites de l’ordre cistercien. Seconde fondation du monastère de Cîteaux, elle fut établie en 1114 aux confins des anciens diocèses de Sens, d’Auxerre et de Langres, entre Champagne et Bourgogne.
Une abbaye cistercienne, deuxième fille de Cîteaux
Les premiers moines mirent en valeur les terres, bois et cours d’eau qui leur étaient donnés. Ils implantèrent, dans un rayon de plusieurs dizaines de kilomètres autour de l’abbaye, un ensemble de grosses fermes, les « granges« , gérées par les frères convers.
À l’exploitation des forêts, l’élevage de porcs et de moutons, la culture des céréales et de la vigne, vinrent s’ajouter l’extraction de minerai de fer et, sans doute aussi, la production de briques et de carreaux de terre cuite. L’abbaye est à l’origine de 2 fromages : le Soumaintrain et le Chaource (au XIIème siècle).
Cette solide assise économique permit d’édifier, peu avant le milieu du XIIe siècle, la grande église qui subsiste encore aujourd’hui, intacte.
L’abbaye de Pontigny, un monastère impressionnant
Après la transformation du chevet, à la fin du XIIeme, l’église abbatiale atteignit la longueur impressionnante de 120 mètres.
De l’extérieur, la construction majestueuse présente les lignes simples de son long vaisseau, cathédrale amarrée, comme pour quelques jours de relâche, dans la large vallée du Serein. Une fois poussée la porte, on découvre un vaste espace de clarté : la sobriété des formes laisse les flots de lumière inonder les hauts piliers de pierre et caresser le calcaire blanc et doux.
L’église cistercienne est conçue pour favoriser le recueillement des moines. Ici, pas de fresques sur les parois, pas de vitraux colorés. Rien ne doit attirer le regard et détourner de la prière.
Le lent passage des rayons du soleil sur les pierres anime à lui seul cette architecture grandiose dans son dépouillement même.
Au XVIIème siècle, les abbés restaurent l’abbaye suivant le goût du jour, hélas bien loin de la sobriété du style cistercien d’origine : orgue, clôture de chœur, grilles en fer forgé… Les travaux vont se poursuivre jusqu’à la veille de la Révolution, qui fut fatale à l’abbaye. Si l’église fut préservée, il n’en est pas de même des bâtiments conventuels. Le bâtiment des frères convers est le seul qui fut épargné.