Congrégations religieuses ou ordres religieux ? Des appellations à bien distinguer et différencier pour comprendre le monachisme en France.
Il n’est pas toujours facile de se repérer entre les ordres religieux et les congrégations religieuses. Ces dernières sont souvent dénommées ainsi de manière erronée. Même si il reste difficile d’en dresser une définition exacte, tentons néanmoins d’y voir un peu plus clair. Il existe deux types de congrégations : les congrégations monastiques et des groupements religieux autonomes appelés congrégations.
Les congrégations religieuses, des ordres monastiques à part entière ?
Les congrégations monastiques désignent le groupement ou la réunion d’un certain nombre de monastères indépendants sous les ordres d’un même supérieur. Ces groupements touchent les monastères eux-mêmes et non les religieux en tant qu’individus, tout en garantissant l’indépendance des monastères.
Elles ont surtout pour but de conserver la régularité de l’observance et de lutter contre le relâchement grâce aux visites que le supérieur de la congrégation effectue dans les monastères. On peut distinguer deux catégories de congrégations monastiques.
Dans le type centralisateur, l’abbaye sacrifie une part de son autonomie au profit de la congrégation (comme la congrégation du Mont Cassin, qui succède à celle de Sainte Justine de Padoue, née au début du XIVème siècle, de celle de Valladolid, développée à la fin du XVème par les Rois catholiques, de celles de Saint Vanne et de Saint Maur, nées au XVIIème).
L’abbaye peut aussi former un groupement autonome à l’intérieur d’un ordre. Dans les cas cités, les congrégations sont autonomes à l’intérieur de l’ »ordre bénédictin ».
Dans le type fédéraliste, l’abbé est désigné à vie, l’abbaye garde son autonomie foncière et forme la famille à laquelle le moine s’attache par le vœu de stabilité.
A l’époque moderne, les congrégations désignent des groupements de religieux, qui n’ont émis que des vœux simples et non solennels, soit temporaires, soit perpétuels ou qui ne sont liés que par un vœu d’obéissance. Il existe des congrégations religieuses, dont les membres ne sont donc pas prêtres (comme les frères des Ecoles chrétiennes) et des congrégations religieuses cléricales (la congrégation du Très saint Rédempteur, appelée aussi les Rédemptoristes). Ces congrégations sont approuvées soit par le pape, soit par l’évêque.